Certains sont venus avec leur sac de couchage. Nanterre, ça fait loin depuis Nancy ou Toulouse. Ce week-end, la coordination nationale étudiante (CNE) s’est tenue à l’université Paris-X de Nanterre, malgré l’interdiction du président de la fac, Jean-François Balaudé. Ces rencontres permettent aux étudiants mobilisés contre la loi « ORE » (orientation et réussite des étudiants), un peu partout en France, de se voir et de décider des futures actions. C’est un moyen de se compter, de se revigorer, de se frotter à l’exercice démocratique et à la prise de parole, de palabrer, de s’engueuler et se motiver pour repartir, vaillants, au combat. Avec des appels nerveux mais longs comme le bras, rédigés après des heures de délibération, qui saluent « la dynamique ascendante dans les universités » et appellent à « durcir le ton », à « se mobiliser massivement » ce mardi 10 avril « afin d’ancrer durablement la grève sur un maximum de campus ». De Montpellier à Lille, en passant par Strasbourg, Nantes, Rouen, Pau, Metz, Paris-I (à Tolbiac), une dizaine de facultés connaissent des perturbations, parfois depuis plusieurs semaines. Que vont donner ces palpitations, très localisées ? Un vaste mouvement étudiant, comme en rêvent certains ?
En tout cas, dès ce lundi matin, à Nanterre, où Les Jours sont installés depuis la rentrée, les plus motivés, une petite trentaine, ont tenté une occupation dans un bâtiment du campus. Et se sont retrouvés encerclés par les forces de police.