Le 13 avril dernier, s’adressant aux Français, Emmanuel Macron saluait les professions en première ligne contre le Covid-19, « nos fonctionnaires et personnels de santé, médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, secouristes ». Dans une de ces envolées emphatiques dont il a le secret, le Président distinguait ceux qui « ont donné dans cette première ligne toute leur énergie pour sauver des vies et soigner » et « ont été et resteront l’honneur de nos soignants ». De bien belles paroles traduites en espèces sonnantes et trébuchantes : 1 500 euros de prime nette pour les personnels de santé dans les départements les plus touchés. Pourtant, une des professions citées par Emmanuel Macron n’aura pas cette prime : les ambulanciers. C’est ce que dénonce l’un d’entre eux, Redouane Saf, qui exerce dans les Yvelines. Auprès des « Jours », il s’insurge contre une « aberration ».
«Lors de sa dernière allocution, le Président a parlé de nous, les ambulanciers, pour dire qu’il y avait eu une grosse participation et qu’il nous remerciait. C’est une bonne chose. Mais le 15 avril, dans le communiqué de presse du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui annonce une prime pour les soignants, il cite les corporations qui sont concernées, et nous, les ambulanciers privés, n’en faisons pas partie. Parce que nous ne sommes pas considérés comme des soignants. Pourtant, c’est ce que nous sommes : s’il n’y avait pas les ambulanciers privés, on n’aurait pas pu emmener tous les patients dans les services Covid. C’était pas possible. Il y a eu une participation massive de toutes les sociétés d’ambulances des régions qui ont été touchées, en particulier l’Île-de-France et le Grand Est. S’il n’y avait pas eu la participation des ambulances privées, on n’aurait jamais pu soigner tous ces patients. Moi, je travaille dans les Yvelines, on parle de 5 000 personnes qui sont allées dans les services d’urgences Covid, dont une grosse partie a été prise en charge par les ambulances privées.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas considérés comme des soignants. Pourtant, notre formation de prise en charge des patients avec des pathologies dépend du ministère de la Santé. Et on a aussi une formation de gestes de soins d’urgence s’il faut prodiguer des premiers secours. C’est une formation qui est obligatoire et qui est sous la tutelle du ministère de la Santé.