Dans les guerres de l’eau, la boue du champ de la dernière bataille n’est pas encore sèche que les vainqueurs tentent déjà d’en (ré)écrire l’histoire. À propos des événements de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, la Première ministre Élisabeth Borne a ainsi déclaré devant les sénateurs le 29 mars : « Nous faisons tout pour éviter que des débordements ne surviennent. » Après avoir lancé : « Des casseurs et des militants radicalisés venus défier nos institutions sont à l’origine des scènes que nous avons vues ces derniers jours. » Pas en reste, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a martelé une semaine plus tard devant la commission des lois de l’Assemblée : « Les policiers et les gendarmes ont appliqué l’état de droit. » Bref, le pouvoir, qui n’avait jusque-là rien à se reprocher, a été contraint de faire usage de la force, le 25 mars dernier, pour faire respecter le droit face à des manifestants jusqu’au-boutistes et hors-la-loi.
Qui connaît l’histoire récente du stockage de l’eau en France ne pourra qu’avaler de travers en lisant ces déclarations. Car l’État a des choses à se reprocher. Ces dernières années, non seulement, il n’a pas agi
Rendons-nous d’abord à quelques dizaines de kilomètres de là, en Charente-Maritime. En mars 2008, la préfecture autorise la construction de cinq bassines au profit d’un groupement d’une douzaine d’agriculteurs produisant principalement du maïs