Mais comment peut-on à ce point être aussi mauvais ? C’est la réflexion que nous nous sommes faite lundi, en regardant les vœux à la nation d’Emmanuel Macron. En ce soir de fête et de concorde, le Président a commencé son propos par une attaque contre les chômeurs, qu’il va falloir « inciter davantage » à reprendre un travail, a traité les gilets jaunes de « foule haineuse », promis qu’il allait « poursuivre les réformes », notamment celle des retraites. Puis il a enchaîné sur un discours interminable (dix-sept minutes) à base de développements abscons sur son souhait de partager avec nous des « vœux de vérité », de « dignité » et d’« espoir ». Le tout debout et avec un petit ton sec et motivé pour montrer qu’il a retrouvé sa pleine et entière autorité et que le temps du mea culpa face aux Français (lire l’épisode 29 de notre série In bed in Macron) est terminé. Mais quel était l’objectif de cette allocution de Nouvel An ? Énerver les gilets jaunes et faire repartir le mouvement après les fêtes ?
Ne reculant devant rien, Les Jours ont donc décidé d’aider ce Président décidément trop « intelligent » et « subtil », et de faire la retape de sa politique. Car oui, le 10 décembre dernier, le même Macron, avec un ton doucereux et des mains posées bien à plat sur son bureau, avait fait plein de promesses : des cadeaux aux plus pauvres, donc aux gilets jaunes, qui devaient coûter au bas mot 10 milliards d’euros (lire l’épisode 9, « Tu bluffes, Macronie »). Et tenez-vous bien, même s’il n’en pas parlé lors de ses vœux (sans doute a-t-il honte de cet épisode), ces engagements ont été tenus. Enfin, presque… Une loi intitulée « Mesures d’urgence économiques et sociales » a été examinée en quatrième vitesse par le Parlement et promulguée le 26 décembre. Tous les thèmes abordés par le Président y ont été traités. Bon, pas toujours tout à fait comme il l’avait dit. Décidément, c’est compliqué de le défendre. Les Jours passent ses annonces au peigne fin.
« Le Premier ministre a apporté une réponse [à la colère contre une taxe] en annulant et en supprimant toutes les augmentations prévues pour le début de l’année prochaine. »
À propos de cette déclaration d’Emmanuel Macron le 10 décembre, rien à redire : le Président a été réglo. La hausse des taxes sur l’essence et sur le diesel, qui a déclenché la colère des gilets jaunes, est bien abandonnée. Mieux : le gouvernement a renoncé à toutes les augmentations qui étaient prévues jusqu’en 2022 – 10 centimes sur l’essence et 19 centimes sur le gazole. Suivant le vote du Sénat, l’Assemblée nationale a adopté un texte prévoyant de