Eh bien voilà, il est fait ce remaniement, mais on vous voit faire la moue. Certes, depuis le temps – quinze jours – qu’on l’espérait, qu’il se concoctait, se polissait, se perfectionnait chaque minute un peu plus, on pouvait légitimement s’attendre à voir Beyoncé nommée au ministère de la Culture. Mais non, ce sera Franck Riester. Et point de Manuel Valls à l’Intérieur s’exprimant uniquement en catalan, comme le disait une rumeur de couloir n’ayant pas dépassé la rédaction des Jours mais Christophe Castaner. Relevons tout de même la présence de cette Emmanuelle Wargon. Nommer la directrice des affaires publiques et de la communication de Danone – soit une lobbyiste en bon français – secrétaire d’État auprès du ministère de la Transition écologique, que Nicolas Hulot a plaqué, précisément du fait de l’invasion des lobbyistes, ça tient sinon du grand art, du moins du majeur élyséen dressé à la face du monde. Les autres – le socialiste défroqué Didier Guillaume à l’Agriculture, le marcheur convaincu Gabriel Attal en second du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, etc. – devront apprendre à se faire un patronyme, dont de toute façon personne ne se souviendra, comme ceux des partants, tant ne compte qu’un nom, celui de notre fringant président de la République, Valéry Gisc…, oups, pardon, Emmanuel Macron.
Vous aurez relevé que, ces deux dernières semaines, Les Jours ont tenu bon. Pas un mot pour dire que le remaniement est imminent et puis que non et puis que si et puis que peut-être non. Rien sur les noms qui circulaient puis ne circulaient plus. Pas de « breaking news » pour annoncer que « NON ÉDOUARD PHILIPPE NE PRÉSENTERA PAS LA DÉMISSION DE SON GOUVERNEMENT ! » ou que « NON BRUNO JULLIARD N’ENTRERA PAS AU GOUVERNEMENT ». Rien sur ces fameuses tensions entre Matignon et Élysée, ni sur l’influence occulte de Jean-Pierre Raffarin, ni même sur la lecture du futur gouvernement, non pas dans le marc de café, mais bien – et on ne rigole pas du tout, vous le verrez – dans les boutons de manchette du Premier ministre Édouard Philippe. Non, rien de tout ça, pendant ces quinze jours entamés par la folklorique démission de Gérard Collomb du ministère des Pin-pons, le 2 octobre dernier (lire l’épisode 21, « Collomb redécouvre la mairie »). Nous avons fait ce qui nous semblait le plus raisonnable : sortir les pop-corns.