Le groupe vit bien. Pardonnez cet affreux cliché journalistico-footballistique, mais il s’applique si bien au groupe Lagardère… À moins qu’il ne faille parler du groupe Bolloré, puisqu’Arnaud, l’héritier, l’assurait à Complément d’enquête en juin : « Si [le nom Lagardère] doit disparaître au profit d’un nom comme celui de Vincent Bolloré, j’en serais plutôt heureux. » Allez, un peu de patience, il faut attendre la validation de l’OPA du Vivendi de Vincent Bolloré sur Lagardère par la Commission européenne et l’affaire devrait être bouclée d’ici à la fin de l’année. Mais Vincent Bolloré n’a pas attendu, comme nous vous le narrons depuis 33 épisodes déjà, pour imprimer sinon son patronyme du moins sa marque sur le groupe Lagardère : Europe 1 remaquillée en CNews version radio, des dirigeants accommodants placés à la tête du Journal du dimanche et de Paris Match, des synergies qui se tissent déjà entre les médias Lagardère et ceux de Canal+… et ce n’est que le début.
En cette rentrée d’une saison qui verra Vincent Bolloré s’en faire remettre officiellement les clés, les médias du groupe Lagardère sont en pleine zone de turbulence et ça secoue de toutes parts. À Paris Match, bien sûr, toujours sous le coup de l’éviction de Bruno Jeudy et la motion de défiance envers la direction. Au JDD aussi où, selon nos informations, la mise à la poubelle d’une interview de Gérard Larcher exacerbe des tensions déjà vives. À Paris Match, encore, où, ont appris vos serviteurs, un article sur Valérie Pécresse est lui aussi, et au grand dam des journalistes, en train de rejoindre le dossier corbeille. Panique à tous les étages de Lagardère News où, vous allez voir, il s’en passe des vertes, des pas mûres et des carrément blettes…
À Match, décrivent les journalistes aux Jours, l’ambiance est « très très étrange : la direction fait comme si de rien n’était ». Comme si elle ne s’était pas pris une motion de défiance votée à 97 %, pensant peut-être que ça va passer comme ça. Cette semaine, juste avant une nouvelle assemblée générale, Caroline Mangez, directrice de la rédaction, et Patrick Mahé, directeur général, sont passés par l’entremise des rédacteurs en chef pour tenter de faire rentrer dans les têtes leur version du limogeage de Bruno Jeudy (lire l’épisode 31, « Bruno Jeudy et le retour de la contre-attaque de l’empire »). C’est toujours la même : si Bruno Jeudy a été licencié (au passage, il n’est plus question d’une fin de collaboration