Emmanuel Macron n’en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis de la machine d’État. Alors qu’il prônait une République exemplaire au début de son quinquennat, le Président est rattrapé par sa forte appétence pour le privé et les conflits d’intérêts qui peuvent en découler. À la fin de sa campagne pour un second mandat
Recourir à des consultants est devenu un réflexe, y compris pour les principales réformes du quinquennat.
Leur rôle auprès des administrations a été placé sous les projecteurs en février 2021, en pleine pandémie de Covid-19. Le contrat obtenu par plusieurs cabinets, en particulier McKinsey, pour déployer la stratégie vaccinale de la France suscite alors la polémique : le site d’information Politico révèle que le contrat du cabinet s’élève à quelque 4 millions d’euros. Et que les réunions Zoom des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé sont présidées par l’un de leurs consultants… Quelques mois plus tard, en novembre 2021, une commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil commence ses auditions. Dans son rapport rendu le 17 mars, les sénateurs établissent, sur la foi des contrats transmis par l’administration, que les dépenses des ministères pour des conseils extérieurs ont atteint 893,9 millions d’euros en 2021, et plus d’un milliard d’euros en ajoutant une liste d’une quarantaine d’opérateurs publics comme Pôle emploi. Entre 2018 et 2021, ces montants ont doublé, avec une forte accélération sur la dernière année.