Les grands primaires s’invitent dans L’empire. Ou L’empire reçoit Les grands primaires, c’est selon. Dans le domaine des séries télé, on appelle ça un cross-over. Deux séries se croisent à l’occasion d’un épisode commun : pas de raison que Les Jours ne s’y mettent pas. Car voilà : le deuxième débat télévisé de la primaire de droite déboule ce jeudi soir, 20h30, en plein conflit social à i-Télé. Dont la rédaction, en grève depuis 18 jours, entrouvre son antenne le temps de diffuser la joute entre candidats à l’investiture. Les grands primaires-L’empire, le cross-over, c’est parti.
C’est désolant.
Le débat de ce jeudi soir, trois semaines après celui de TF1 et en attendant celui de France 2 le 17 novembre, est le fruit d’une alliance de circonstance. Le temps d’une soirée, i-Télé et BFMTV arrêtent de se tirer la bourre pour faire antenne commune. Enfin, l’antenne sera surtout sur BFMTV grâce aux bons offices du directeur de la chaîne info de Canal+, Serge Nedjar, qui a décidé mercredi de supprimer les émissions avant et après le débat, émissions que la rédaction, pourtant en grève, s’était engagée à concevoir. C’est que Nedjar ne voulait pas laisser la parole aux grévistes. Tant pis pour Audrey Pulvar, qui devait présenter l’avant-débat ; tant pis pour Olivier Galzi, qui devait animer le plateau d’analyse post-joute. Tant pis pour toute la rédaction d’i-Télé qui avait fait là montre de son esprit de responsabilité. « C’est désolant », a constaté dans Le Parisien le député Les Républicains Thierry Solère, en charge de l’organisation de la primaire, à qui Maxime Saada, numéro 2 de Canal+, avait promis la semaine dernière que débat et émissions seraient bel et bien diffusés sur i-Télé.
Ce mariage a priori contre nature entre deux rivales, ce sont Les Républicains (LR) qui en ont eu l’idée. « Ils voulaient donner un espace pour les chaînes info », raconte un des négociateurs du côté des télés. Un débat pour TF1, un débat pour France 2, un débat pour les chaînes info, logique, faute d’être original, de la part du député Thierry Solère. Les premières réunions entre BFMTV et i-Télé ont lieu fin mai 2016. Dans la corbeille de la mariée, BFMTV apporte l’idée de la salle Wagram ; i-Télé, celle du réalisateur Jérôme Revon. Et chez, les deux, la même volonté d’avoir un débat « plus chaleureux, plus vivant que dans un studio de télé, plus basé sur l’échange », explique Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV.
BFMTV, vient avec dans sa besace, RMC, la radio du même groupe.