Les campagnes électorales et leur financement sont des endroits récurrents de la corruption. En particulier lors du scrutin présidentiel, élection « reine » en France, au sein d’un système institutionnel centré autour de l’exécutif élyséen. L’affaire Bygmalion est un classique du genre. En 2012, Nicolas Sarkozy est en lice pour un second mandat mais voit son concurrent socialiste, François Hollande, le devancer avec constance dans les intentions de vote. Il multiplie les meetings (plus d’une quarantaine seront organisés contre quatre prévus au départ) et fait valser le plafond légal des dépenses
Dans la décennie qui a séparé l’affaire emblématique du procès, aucune réforme n’est venue améliorer le système de contrôle du financement des campagnes électorales. Pourtant, en la matière, les révélations de presse ont été des moteurs puissants pour pousser le législateur à édicter des règles qui limitent le pouvoir de l’argent sur les élections. Les fausses factures sont une vieille antienne du financement de la vie politique. Elles étaient notamment au cœur de l’affaire Urba, qui avait mis au jour des dizaines de « bureaux d’études » à travers tout le territoire, véritables « pompes à fric » du Parti socialiste servant à lever de l’argent, via un système de surfacturation auprès des entreprises pour financer les sections, les fédérations mais aussi la campagne pour la réélection de François Mitterrand à l’Élysée en 1988. En échange de ces « commissions », les entreprises pouvaient espérer remporter des marchés publics attribués par les collectivités locales.