Son nom a beaucoup été prononcé au cours des débats. Plus que celui du candidat lui-même. Ce mercredi, Jean-François Copé était entendu comme simple témoin au procès des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy – absent lors des audiences, ce dernier, poursuivi pour financement illégal de campagne électorale, sera interrogé le 15 juin. Contrairement à l’ex-président de la République, l’ancien secrétaire général de l’UMP au moment des faits a été blanchi par l’instruction et a bénéficié d’un non-lieu : « L’enquête n’a pas permis de découvrir d’éléments matériels laissant penser qu’il était avisé du système de fausses facturations mis en place ou en capacité de le détecter », a écrit le juge d’instruction, Serge Tournaire, dans son ordonnance de renvoi. Mais l’absence de Jean-François Copé sur les bancs des prévenus est considérée comme une incongruité du dossier par plusieurs avocats de la défense, qui ont réclamé un supplément d’information sur son rôle au début des débats (lire l’épisode 3, « Copé collé au tribunal »). Et pendant les interrogatoires, les ex-cadres de l’UMP ont tous pointé vers lui, renvoyant la responsabilité vers la direction politique du parti (lire l’épisode 6, « Bygmalion : l’UMP en dérobade trip »). Mais à la barre, Jean-François Copé, aujourd’hui simple maire de Meaux, en Seine-et-Marne, s’est dépeint en « bouc émissaire idéal » et en victime d’un système frauduleux dont il a été « tenu à l’écart ».
À l’invitation de la présidente du tribunal, Caroline Viguier, il déroule sa version des faits. En mai 2014, quand l’affaire sort dans Libération : « C’est le pire moment de ma vie professionnelle », dit-il. « Tout le monde pense que c’est moi. (…) J’ai compris qu’il fallait que je démissionne. J’ai dû vivre des mois avec des rumeurs sournoises. Depuis, je n’ai pas repris de fonctions nationales. » Une première version de l’affaire, sortie en février 2014 dans Le Point, avançait la thèse d’un enrichissement personnel du clan Copé et la constitution d’un trésor de guerre par ses proches, via l’agence Bygmalion, en vue d’une éventuelle candidature présidentielle. Elle a été totalement écartée par l’enquête judiciaire. Pour autant, en 2012, le secrétaire général pouvait-il ne rien savoir des fausses factures et des conventions (fictives) censées avoir été organisées par le parti qu’il dirigeait ? L’organisation du parti s’appuyait sur