Quinquangulaire. Au moins aura-t-on appris un nouveau mot à la faveur de ces élections régionales à défaut de nous découvrir un sens civique. Selon le chiffre de la participation à 17 heures, seul 27,89 % du corps électoral s’est déplacé en ce dimanche 27 juin, jour de second tour pour trancher les débats dans les régions métropolitaines dans deux quinquangulaires (ah bah, oui, forcément, on le replace), sept quadrangulaires, trois triangulaires et une, heu, comment dit-on fait ? Biangulaire ? Bref, un bon vieux duel à l’ancienne, dont l’issue verra, ou pas, le Rassemblement national (RN) ravir sa toute première région, Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).
Voilà une illisibilité qui n’aura pas aidé à propulser les foules vers les urnes, alors qu’on a entendu les politiques toute la semaine hurler à la mort et à l’abstention sans se remettre en cause une seule seconde. 68 % d’abstention au premier tour, un record sous la Ve République, ce taux atteignant 82 % chez les moins de 35 ans, et, dans le détail, les électeurs du RN et de La France insoumise (LFI) se sont le plus abstenus (lire l’épisode 7, « Aux régionales, faites bien abstention à vous »). Autant dire que si c’est un « Tour de chauffe », du nom de cette série consacrée aux régionales, il va encore falloir faire quelques tours de terrain.
Du premier tour, on retient que pour s’en sortir il fallait être sortant. Les présidents de conseils régionaux qui remettaient leur mandat en jeu sont tous arrivés en tête, qu’ils soient de droite ou même de gauche, celle-ci réussissant l’exploit, en ces temps de famine électorale, de remporter le premier tour dans les régions qu’elle dirigeait : Carole Delga en Occitanie (39,57 % des voix), Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine (28,83 %), Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (26,52 %) et Loïg Chesnais-Girard en Bretagne (20,95 %). En face, à droite, trois sortants ont lié leur destin régional à leur avenir national. De manière explicite pour Xavier Bertrand (41,42 % dans les Hauts-de-France), qui a conditionné sa candidature à la présidentielle à une victoire régionale. De manière « si c’est ça, j’arrête de respirer » pour Valérie Pécresse qui, certainement pour mobiliser ses opposants, a annoncé qu’elle se retirerait de la vie politique en cas de défaite en Île-de-France (où elle est arrivée prems avec 36,18 %)