Être dans la tête d’Elon Musk ne doit pas être de tout repos. Ce lundi, le propriétaire de Tesla s’est persuadé qu’il avait trouvé la solution au conflit en Ukraine en appelant – sur Twitter – à l’organisation d’un nouveau référendum dans les territoires envahis par la Russie, mais cette fois sous l’égide de l’ONU. Idée qui lui a valu des réactions indignées, notamment de la part du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Et, le même jour, il a demandé à ses avocats d’envoyer à la SEC, la commission des opérations de bourse américaine, une lettre indiquant qu’il était finalement prêt à racheter Twitter au prix initial, soit 44 milliards de dollars (44,7 milliards d’euros). Principale condition demandée : que la direction du réseau social renonce à sa plainte, déposée après le retrait de son offre. Celle-ci n’aurait en effet plus d’objet : Twitter demandait un milliard de dollars (un milliard d’euros) de dédommagement pour l’opération avortée et un procès devait se tenir à partir du 17 octobre pour déterminer si les raisons alléguées par Elon Musk pour se retirer – le refus de lui transmettre des informations sur le nombre de faux utilisateurs du réseau, les fameux « bots » – étaient fondées.
Un nouveau rebondissement est encore possible mais, comme Twitter a fait savoir à plusieurs médias américains (dont Bloomberg) qu’il était toujours prêt à accepter l’offre d’Elon Musk, il est maintenant plus que probable que le milliardaire américain devienne son futur propriétaire. Ce qui rend de nouveau pertinentes les questions que nous posions sur l’avenir du réseau social dans les épisodes précédents. À savoir : va-t-il y avoir un retour du « free speech » total (lire l’épisode 1, « Twitter, réseau et ressentiments »), ce qui voudrait dire faire revenir sur la plateforme Donald Trump, qui en a été exclu en janvier 2021 après l’invasion du Capitole, ainsi que de nombreux conspirationnistes ? Et cela sera-t-il accepté en interne ? Selon CNN, les salariés sont déjà nombreux à critiquer – anonymement – l’arrivée du directeur de Tesla. La diffusion d’un tchat interne à l’occasion d’une rencontre avec Elon Musk (lire l’épisode 3, « Elon Musk passe Twitter au révélateur ») avait permis de constater que les prises de position politiques du milliardaire, en faveur de candidats républicains très à droite, scandalisaient la majeure partie des employés du réseau, engagés à gauche. Il paraît aussi peu probable que l’actuel directeur général de Twitter,