Dette monstre, corruption, milices : à un mois de l’élection municipale, le retour à la réalité est douloureux pour Rio.
Son rôle dans la série.
Élu député du Psol (Parti Socialisme et liberté) en 2006 pour la première fois, il est haï par une partie de la droite. Il est aussi candidat pour la deuxième fois à la mairie de Rio face à Eduardo Paes, et est deuxième dans les sondages. Il s’est frotté aux milices meurtrières qui ont depuis mis un contrat sur sa tête. C’est cette lutte contre les milices qui l’a fait connaître au Brésil, immortalisée dans le film « Tropa de Elite 2 ». Il a commencé à enquêter sur le sujet lorsque son frère, gardien d’immeuble, s’est fait descendre par des miliciens. Depuis 2008, il vit sous protection policière. Trois molosses qui ne le quittent pas des yeux, même si le jour où nous l’avons rencontré, ils l’ont attendu dans leur voiture. « La favela de Rocinha est pour moi l’un des quartiers les plus sûrs de Rio. J’y travaille depuis des années. » Ici, Freixo est en terrain conquis et beaucoup d’habitants le reconnaissent dans la rue. Mais la fatigue de la campagne se lit déjà sur son visage. Marcelo a failli être exclu des débats télévisés à cause d’une nouvelle loi qui empêche les candidats des partis qui n’ont pas plus de dix députés à l’Assemblée nationale d’y participer. Il a dû cravacher plus que les autres pour exister.
Par Jean-Mathieu Albertini