Et maintenant, le Benalive… Depuis le 18 juillet que nous avons fait sa connaissance à la faveur des révélations du Monde, Alexandre Benalla nous aura tout fait. On l’a découvert en homme du Président castagneur de manifestants le 1er mai place de la Contrescarpe à Paris. Il est désormais, au fil des révélations successives, bagagiste de l’équipe de France de foot et accélérateur de bus, garde du corps présidentiel légèrement irritable, adepte des armes, coordinateur d’on ne sait vraiment quoi à l’Élysée, mais présent, façon Où est Charlie ?, sur toutes les les photos. La semaine dernière, on l’a découvert constitutionnaliste, puisqu’il a tenté d’en remontrer au Sénat sur la séparation des pouvoirs qui lui aurait interdit d’être auditionné ce mercredi par la commission d’enquête.
Oui, on parle bien du même Alexandre Benalla qui, cet été, a fait la tournée des médias pour donner sa version, celle d’un enfant abandonné par son père, qui, le 1er mai, a simplement voulu filer un coup de main à des forces de l’ordre honteusement attaquées par des hordes de black blocks armés jusqu’aux dents. Mais il sera bien là, au Sénat, ce mercredi matin, et ce malgré l’intervention de son ex-patron de Président. Oui, Emmanuel Macron himself, la semaine dernière, s’est fendu d’un coup de téléphone courroucé au président du Sénat, Gérard Larcher. Pour lui expliquer sa façon de voir les choses : non, selon Emmanuel Macron, le Sénat ne peut pas mettre son nez dans les affaires de l’Élysée, contrairement aux déclarations de Philippe Bas, président de la commission d’enquête. Mais c’est pourtant bien face à lui que sera Alexandre Benalla ce mercredi. Un Benalla dont la diplomatie ne fait étonnamment pas partie de la large palette des qualités, puisqu’il a qualifié Philippe Bas de « petit marquis ». Bonne ambiance. Pour l’occasion, Les Jours racontent en direct l’audition tant attendue qui démarre à 8 h 30. Le Benalive, c’est dans 3… 2… 1…
8 h 40 : ça traîne
D’ordinaire ponctuel, le spectacle de la commission d’enquête traîne. On sent, à travers l’écran, la fébrilité. « Il y a beaucoup de rumeurs », dit la présentatrice de Public Sénat. Celle selon laquelle Alexandre Benalla pourrait ne pas se présenter devant la commission (au risque de deux ans de prison). Celle selon laquelle Alexandre Benalla se présenterait mais resterait bouche cousue, ou qu’il réclamerait le huis clos. C’est ce qu’a fait Vincent Crase, le compagnon de bastonnage d’Alexandre Benalla : c’est non.