Foin de la guerre mondiale qui guette, foin des kangourous en feu, foin des violences policières et foin, surtout, de vos petites manifs mesquines pour protéger vos petites retraites venant clôturer vos petites vies minables. Foin de tout cela et foin aussi de ce patron milliardaire évadé, les vrais problèmes ne sont pas à Beyrouth, mais à Londres : Harry et Meghan ont fait une fugue. Ceux-là même qui ouvraient la série La cause du people avec leurs épousailles en 2018, dans la plus pure tradition Windsor, landau d’Ascot pour tirer les mariés inclus (lire l’épisode 1, « Harry + Meghan = ❤️ »), mettent les bouts.
Et pensez-vous que ces petits keupons auraient demandé audience à la reine pour lui présenter leur requête sur parchemin posé sur un coussin de velours cramoisi ? Point. Crachat à la gueule de Mémé direct via Instagram. « Après de nombreux mois de réflexion et de discussions internes, nous avons choisi de faire une transition cette année, et de nous construire progressivement un nouveau rôle au sein de l’institution. Nous avons l’intention de renoncer à notre rôle de membres de premier plan de la famille royale et de travailler pour devenir financièrement indépendants, tout en continuant à soutenir sans réserve sa majesté la reine. » Le plan : un mi-temps entre le Royaume-Uni et « l’Amérique du Nord », probablement le Canada, où Meghan a vécu du temps où elle jouait dans la série Suits et où le couple vient de faire un break de six semaines. D’ailleurs, sitôt l’annonce faite, Meghan est repartie là-bas, rejoindre leur fils Archie.
La réponse n’a pas tardé. Vous auriez, comme nous bien sûr, espéré un immédiat tranchage de tête (à la hache, of course) des deux butors devant Buckingham Palace, mais le communiqué de la reine a dû lécher la nuque d’Harry et Meghan d’un souffle glacial. Deux phrases, 197 caractères. Les discussions n’en sont qu’« à un stade précoce ». On comprend « leur désir d’une approche différente mais ce sont là des questions complexes qui mettront du temps à se résoudre ». Schlak.
Ils n’ont même pas prévenu la reine
Mais voilà, comme disait ce bon vieux Willy Shakespeare en son Hamlet, « Never alone did the King sigh, but with a general groan » : « Un roi soupire-t-il, c’est tout un peuple aussitôt qui gémit. » Alors, quand c’est the Queen, pensez si les tabloïds couinent. Tout en retenue comme à son habitude,