Bon alors, docteur, c’est grave ce qui nous arrive ? Elle est là ou non, cette deuxième vague du coronavirus ? Depuis la fin du confinement, le 11 mai dernier, on attend un rebond de l’épidémie en scrutant les chiffres de nouveaux cas de Covid-19 publiés quotidiennement par les autorités sanitaires. Certains la disent inévitable et, ces dernières semaines, on les a vus sonner l’alarme à de multiples reprises : à la vue de scènes de rassemblements de jeunes dans l’espace public ou dès que les fameux indicateurs ont frémi. Les pouvoirs publics sont très sensibles à ce discours. D’ailleurs, ce vendredi se tient un conseil de défense qui prépare peut-être d’autres mesures plus drastiques. Jeudi, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé depuis Ajaccio que le gouvernement devrait prendre des décisions « pour donner de la visibilité sur les prochaines semaines », « sans céder à quelque panique que ce soit » et « malgré les incertitudes scientifiques ».
À l’opposé, d’autres affirment, très confiants, que l’épidémie est définitivement derrière nous et qu’on joue à se faire peur. Ces dernières semaines, le débat s’est focalisé sur un paradoxe : de plus en plus de Français sont déclarés positifs (8 975 nouveaux cas le 4 septembre), dont des personnalités (Kylian Mbappé, le directeur du tour de France Christian Prudhomme…), mais le nombre de décès dus au coronavirus reste négligeable (moins de dix morts quotidiens). Alors, la maladie serait-elle devenue bénigne ? À moins qu’elle se révèle tout aussi mortelle qu’en mars, mais d’ici quelques semaines ? Les Jours font le point sur une controverse scientifique d’autant plus difficile à démêler, pour les potentiels malades que nous sommes, que chaque thèse, celle des « optimistes » comme celle des « alarmistes », trouve des défenseurs parmi le gratin des médecins et épidémiologistes français.
Intéressons-nous d’abord aux « optimistes ». Opposés à la ligne officielle, celle de Santé publique France notamment, ils sont très présents sur les réseaux sociaux ou sur les plateaux de télévision. C’est le cas de Yonathan Freund, urgentiste à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, qui tweete surtout depuis la fin du confinement (contacté, il n’a pas souhaité répondre à nos questions). Celui que