À Strasbourg et Bruxelles
«L’autre groupe, là, le troisième, c’est comment déjà ? » « C’est vrai qu’ils sont trois maintenant. » « Oh, moi non plus, leur nom, j’y arrive pas. » À Strasbourg cette semaine, les eurodéputés prennent leurs marques. Et si tous ont bien en tête qu’il leur faudra composer avec une extrême droite plus fournie que jamais ces cinq prochaines années (187 élus sur 720), une partie d’entre eux n’a pas encore tout imprimé. Car bien des choses ont changé depuis les élections européennes du 6 au 9 juin et l’hémisphère droit de l’hémicycle a connu des transformations majeures. Pas sur le fond, ni sur le ton, mais sur la forme. Au Parlement européen, de deux groupes d’extrême droite, on est passés à trois. Et des deux groupes en piste ces cinq dernières années, il n’en reste qu’un : celui des Conservateurs et réformistes européens (ECR).
ECR qui, tout feu tout flamme le soir des élections, se voyait déjà devenir la troisième force de l’institution (lire l’épisode 6, « Renflement brun au Parlement européen »). Avec une dizaine de membres glanés en quelques semaines parmi les nouveaux arrivés, ce scénario lui tendait les bras. Mais fin juin, le groupe s’est fait piquer quelques recrues, puis carrément voler la vedette… et la très convoitée troisième place. Le tout par un nouveau groupe d’extrême droite, baptisé Les Patriotes pour l’Europe et constitué à l’initiative du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán. Un fameux retour en grâce pour son parti, Fidesz, qui n’avait plus