Cela vous avait peut-être échappé, mais Pascal Praud commente l’actualité politique. Oui, oui, le journaliste sportif d’i-Télé qui, il y a quelques années, présentait Téléfoot sur TF1. C’est tous les matins sur RTL, cela s’appelle Le Praud de l’info, et on parle de tous les sujets. Le 19 décembre dernier, l’éditorialiste radiophonique a ainsi évoqué le tirage au sort en politique. Ou plutôt, il s’en est pris à Arnaud Montebourg après avoir appris que ce dernier avait inscrit dans son programme la désignation par tirage au sort d’une centaine de sénateurs. Le candidat – arrivé seulement troisième – à la primaire socialiste vendait ainsi sa proposition : c’est une « innovation politique » qui permettrait à « tout citoyen, quel qu’il soit » de « participer », notamment en votant les réformes constitutionnelles. Commentaire de Praud, très ironique : « Une primaire à droite, comme à gauche d’ailleurs, c’est un concours Lépine : il faut être original, créatif, différent. Arnaud Montebourg sort de son chapeau cette idée de “sénateurs Loto” que le hasard désignerait pour faire je ne sais quoi dans la Haute assemblée qui, elle-même, ne fait pas grand-chose. Bref, cela n’a globalement aucun intérêt, sinon d’attirer les projecteurs l’espace de quelques minutes. »
Mais bon, ce qui est intéressant, ce n’est pas Pascal Praud, c’est sa réaction, finalement assez courante. Le tirage au sort en politique interloque, fait rire ou est repoussé avec dédain, comme par exemple les sénateurs de droite de ce reportage de Public Sénat, pour qui l’élection relève de l’évidence. D’ailleurs, la proposition de tirer au sort 100 sénateurs n’a pas fait l’objet d’un véritable débat au cours de la primaire.

Eh bien, c’est une erreur. D’abord parce que l’idée de confier au hasard le soin de désigner des représentants n’a pas été portée que par Montebourg, mais aussi, plus discrètement, par deux autres candidats encore en course : Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Le premier, qui veut mettre en place une assemblée constituante préalable à l’instauration d’une VIe République, a dit à plusieurs reprises que ses membres pourraient être choisis en partie au hasard. Le deuxième a