Antonio Rebollo s’approche du porteur de la flamme, il incline son arc afin que la pointe de la flèche prenne feu. Le geste est lent mais assuré, il se concentre. La musique d’Angelo Badalamenti résonne. Il tire et, quelques secondes et quelques mètres plus loin, la vasque s’allume. Cette scène s’est déroulée devant quelques dizaines de spectateurs, le 3 septembre 2022, à l’occasion de la « Festa Major » de Bellaterra, petite ville en banlieue de Barcelone. Si Antonio Rebollo joue et rejoue encore ce sketch un peu triste
Cette scène, vous l’avez vue en version XXXXXL si vous étiez devant votre téléviseur le 25 juillet 1992, un peu avant la fin de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Barcelone. Et il est bien possible qu’elle vous ait marqué·e. Encore aujourd’hui, la flèche qui s’élève dans la nuit catalane pour finir sa course dans la vasque olympique qui s’embrase aussitôt reste un must. Mais si on l’évoque alors que les JO de Paris s’ouvrent ce vendredi, ce n’est pas parce qu’il y a derrière du dopage, une tricherie, une arnaque, ni même une idée honteuse ou immorale pour décrocher un record ou remporter une épreuve