Les conseillers partent les uns après les autres mais le secrétaire général Alexis Kohler, très proche du Président, reste en poste malgré les critiques.
Emmanuel Macron se plie à l’exercice pour la seconde fois. En ce 3 mars 2022, il vient d’officialiser sa candidature à la présidentielle – dont personne ne doutait – via une lettre aux Français (lire l’épisode 2 de la série En rase campagne). Trois ans plus tôt, il usait du même canal manuscrit pour tenter de se sortir du bourbier de la crise des gilets jaunes, qui avait pris de court le locataire de l’Élysée et ses conseillers, désemparés devant l’ampleur de la contestation (lire l’épisode 1 de la saison 2). L’écrit pour scander les moments-clés, Clément Léonarduzzi, le communicant du Château arrivé en 2020, y croyait dur comme fer pour mettre le candidat Macron sur orbite. Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, beaucoup moins. Ce dernier ne voyait pas d’un bon œil non plus les vidéos façon série télé filmées dans les coulisses de la campagne et postées sur YouTube.
Trois mois après la victoire d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler a été reconduit à la tête du cabinet élyséen. Son communicant, Clément Léonarduzzi, est, lui, reparti d’où il venait, à la tête de l’agence Publicis, emmenant au passage la plume du Président, Jonathan Guémas – auteur de discours importants, lors du premier confinement en mars 2020 ou, plus récemment, le jour du lancement de l’offensive russe sur l’Ukraine. Quant au cabinet du chef de l’État, il est plongé dans un remaniement au long cours, où les départs se succèdent et les remplaçants tardent à arriver.
L’affaire était entendue, comme l’assuraient alors aux Jours plusieurs conseillers ministériels fraîchement nommés : après les législatives et les nouvelles nominations au gouvernement, Emmanuel Macron devait travailler à la refonte de son exécutif, pour se lancer de plain-pied dans son second mandat. À la fin juillet pourtant, à l’issue du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, où les nominations importantes sont validées avant d’être publiées au Journal officiel, peu de nouvelles têtes figuraient dans l’organigramme. Le « second cerveau » du Président, Alexis Kohler, essuie de nombreuses critiques pour son mode d’exercice du pouvoir et son management – selon le vocabulaire de l’entreprise qu’affectionne tout particulièrement la Macronie. Il ferait même figure de « repoussoir », selon les termes de plusieurs observateurs.
Installé dans le bureau d’angle de l’Élysée, séparé seulement par un petit salon de celui du président de la République, il est son fidèle collaborateur depuis 2014, lorsque Emmanuel Macron a été nommé à Bercy.