En direct sur les chaînes d’info, il apparaît assis face aux sénateurs de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla, que la Chambre haute a mis un point d’honneur à mener à son terme. Nous sommes le 26 juillet 2018, Alexis Kohler est auditionné en tant que plus haut personnage du cabinet du chef de l’État. La plupart des Français découvrent alors pour la première fois le visage du secrétaire général de l’Élysée. Fidèle bras droit d’Emmanuel Macron depuis 2014, officiant alors comme directeur de son cabinet à Bercy, il a été propulsé au sommet de l’État après la victoire du leader d’En marche à l’élection présidentielle. Le 17 mai 2017, sur le perron de l’Élysée, il était apparu, égrenant les noms des ministres du premier gouvernement d’Édouard Philippe (lire l’épisode 1 de la saison 1, « Dans les soupentes du pouvoir »). Depuis, son pouvoir s’est constamment renforcé, malgré ses déboires judiciaires avec la révélation de ses liens familiaux et professionnels avec l’armateur Mediterranean Shipping Company (MSC) par Mediapart, en mai 2018.
Après plus de quatre années de rebondissements, Alexis Kohler a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » le 23 septembre, comme l’a annoncé le lundi 3 octobre le Parquet national financier (PNF), confirmant une information de France Info. Il a également été placé sous le statut (plus favorable) de témoin assisté pour « trafic d’influence ». Pas de quoi déstabiliser le pouvoir en place, qui cumule les affaires judiciaires
Symbole d’un pouvoir macroniste friand des allers et retours entre secteur public et privé (lire l’épisode 3 de la saison 1, « Du public au privé, les moelleuses pantoufles du pouvoir »), le secrétaire général a été en situation de conflits d’intérêts à double titre.