Deux mètres. C’est la distance – prudente, elle évite d’allonger des baffes – du pupitre de gauche au pupitre de droite, de celui de Benoît Hamon à celui de Manuel Valls ce mercredi soir pour le débat diffusé simultanément sur TF1, France 2 et France Inter. Deux mètres seulement mais c’est un fossé, c’est un gouffre. Que dit-on, c’est un gouffre ? C’est un béant abîme qui sépare les deux candidats sortis en tête du premier tour de la primaire dite « de gauche », dite « socialiste », dite « citoyenne », dite « de la Belle alliance populaire ». Ça s’appelle un choix politique.
Quant à croire que le perdant soutiendra le gagnant dimanche prochain ainsi que les règles de la primaire les y engagent, on se tient les côtes de rire. Pour autant qu’elle ait jamais existé, la « Belle alliance populaire », le terme tartignole inventé par le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis pour désigner le PS et ses satellites, n’a plus rien de beau, ni de populaire, ni même d’une alliance, c’est désormais certain. Ce n’est plus un débat qu’on nous promet ce soir, c’est une bagarre de rue.
Enfin ça, du moins, c’est la version de l’ancien Premier ministre. Depuis dimanche qu’il est arrivé en deuxième position, Manuel Valls a déclenché une vendetta contre Benoît Hamon. Hamon ? « La défaite assurée ». Hamon ? « Incrédible ». Hamon ? « Ambigu » sur la laïcité. Et puis il y a