À la contre-soirée, on traque les lobbies de la publicité

C’est toujours dans les contre-soirées qu’on s’amuse le mieux. La preuve, ce mercredi soir d’examen du projet de loi « climat et résilience » à l’Assemblée nationale (lire l’épisode 1, « La loi climat en quête d’un “deep impact” »), il faut bien avouer qu’on s’ennuie un poil. Une interminable liste d’amendements de tous bords vise à changer un mot par un autre dans l’article 2 qui porte sur l’éducation à l’environnement à l’école. Il y a bien cette tentative des Républicains de supprimer purement et simplement l’article, par la voix de la députée de Haute-Loire Isabelle Valentin expliquant au micro qu’on ferait mieux de rajouter des cours de français, de maths et d’histoire-géo, plutôt que de charger des programmes scolaires avec l’écologie – qui du reste doit « être apprise tout au long de la vie et notamment en famille », une valeur sûre. Mais, pour le spectacle, c’est maigre. Alors qu’au même moment, dans le « débat sans filtre », du nom de l’examen « off » lancé sur le réseau social Twitch par les députés non-inscrits du collectif Écologie démocratie solidarité, on s’éclate bien.

Ce mercredi soir, la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho y anime une discussion sur la publicité. Une partie du titre I de la loi lui est consacrée, et fera sans doute l’objet de débats nourris, probablement vendredi, mais le temps de parole des députés « twitchiens » dans l’hémicycle, réduit à peau de chagrin par les règles de la procédure accélérée, est déjà épuisé. Alors, Delphine Batho et ses collègues, convertis en animateurs de plateau, ont invité des représentants du collectif lyonnais Plein la vue, qui milite notamment contre l’invasion des écrans publicitaires lumineux. La régulation de ces engins figurant dans les vitrines des commerces, est l’objet du très flou article 7. Un article fort loin des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat qui proposait leur interdiction dans l’espace public, les transports en commun et les points de vente, considérant que ces écrans soumettent les passants-citoyens à « une pression publicitaire croissante synonyme avec ce média de gaspillage d’énergie et de ressources et de pollution lumineuse ». Claire Morcant, conventionnelle qui a fait partie du groupe « consommer » de la CCC, également invitée dans le « débat sans filtre », vient de le rappeler il y a quelques minutes, en résumant dans quel esprit ils ont travaillé :