C’est maintenant une évidence, il va falloir apprendre à vivre avec le moustique tigre. C’est notre nouveau voisin, si ce n’est notre coloc. Comment s’en accommoder ? Pour commencer, on a eu envie d’interroger des personnes habituées à vivre pacifiquement avec des moustiques– certes non tigrés – en métropole. En l’occurrence Gaël Hemery, directeur de la réserve naturelle nationale de Camargue, une gigantesque zone humide dans laquelle ces bestioles sont chez elles et où, parfois, elles se reproduisent par milliards. Dans la région, les démoustications sont autorisées dans le parc (principalement via des bactéries larvicides, naturelles mais qui ont un impact sur le reste de la faune), afin d’éviter que les moustiques nés en milieu rural ne se déplacent jusqu’aux nombreuses villes touristiques côtières du coin. En revanche, ces opérations sont interdites dans la réserve naturelle, le site protégé où travaille Gaël Hemery. Comment vit-il dans ce qu’il qualifie lui-même « d’usine à moustiques » ?
Il s’adapte, comme le font tous ceux « qui ont été habitués à vivre avec les moustiques depuis tout petits ». Il sait que ces insectes sont sensibles à la dessiccation et ne sortent que quand l’air est humide. Il va donc privilégier la mi-journée pour s’exposer. De même, il organise son travail pour bénéficier du vent qui fait fuir les moustiques. En cas de pullulation, il utilise de simples répulsifs. C’est tout ? Oui.