Si vous avez survécu à la semaine qui vient de s’écouler, vous survivrez aux cinq ans à venir. Non, on ne parle pas de l’insupportable chaleur qui s’est abattue sur la France mais bien de l’insupportable baston Macron-Mélenchon, alias GI Manu vs Jonluc, The Soviet Warrior. Tripatouillages – des chiffres du premier tour par le ministère de l’Intérieur – ; cafouillages – sur les consignes de vote, la Première ministre Élisabeth Borne mettant dans un premier temps « les extrêmes » dans le même sac, avant d’opter pour un très flou appel à voter pour les candidats « qui respectent les valeurs républicaines » –, et pilonnage – celui d’Emmanuel Macron, sur le tarmac d’Orly, en partance pour la Roumanie puis l’Ukraine, appelant au « sursaut républicain », et, on l’aura compris, dans son esprit, la République, c’est lui. En face, la Nupes a multiplié conférences de presse et prises de paroles de Jean-Luc Mélenchon, dénonçant « un sketch à la Trump » (Macron sur le tarmac) ou se lançant dans une hypothétique hausse de la TVA en cas de victoire macroniste. Bref, cet échange de missiles n’a pas arrangé l’intense fatigue démocratique puisque l’abstention atteint 54 %, selon les estimations. Et les cinq ans à venir risquent d’être sportifs puisque, avec 246 députés, malgré ses gesticulations, la Macronie n’a pas la majorité requise des 289 élus à l’Assemblée. Avec 142 députés, la Nupes est le premier groupe d’opposition, alors qu’il y a deux mois elle n’existait pas. Joie gâchée par le très gros score du Rassemblement national : 89 députés, malgré une campagne plus que discrète. Enfin, Les Républicains malgré leurs 64 députés vont jouer un rôle crucial puisque La République en marche (LREM) a déjà commencé à leur faire de l’œil ce dimanche soir. Les Jours étaient là, revivez cette folle soirée en replay.