Une manif à TF1 avec slogans, banderoles et salariés en colère : voilà le spectacle insolite, voire inédit, qui se tient ce lundi matin au pied du siège du groupe à Boulogne-Billancourt, en proche banlieue parisienne. Insolite et inédit aussi, cette manifestation ne concerne pas un salarié de TF1 mais un ex-salarié… d’Europe 1. Mais pas n’importe lequel et les lectrices et lecteurs de cette série, Le sale boulot, le connaissent bien : il s’agit de Kamel A., ce délégué syndical CFTC lourdement condamné en mars 2020 pour harcèlement sexuel et moral à Europe 1 (lire l’épisode 8, « Cinq femmes face au pouvoir du syndicaliste d’Europe 1)
L’affaire Kamel A. avait lamentablement rebondi en décembre dernier quand le délégué syndical, qui avait fait annuler son licenciement devant le tribunal administratif pour une simple question de forme, avait voulu reprendre son poste de responsable des jeux au sein de la radio mais surtout avait illico repris son mandat pour le compte de la centrale chrétienne. Et ce, à la demande d’Hubert Cazenave, de la CFTC de TF1 et haut cadre de l’Union des syndicats nationaux de l’audiovisuel, qui dépend de la centrale. L’histoire est racontée dans l’épisode précédent du Sale boulot : la perspective du retour de Kamel A. à Europe 1 et, pour certaines victimes encore présentes dans la station, de le croiser comme si de rien n’était a enflammé la radio. Certes, il avait fait appel du jugement qui lui interdisait d’approcher ses victimes, suspendant la condamnation dans l’attente du deuxième procès, mais voir son nom sur l’affichage syndical dans les locaux de la station annonçant qu’il redevenait le représentant des salariés est mal, très mal passé. Une lettre ouverte de l’animatrice Émilie Mazoyer répand la nouvelle le 14 décembre, les salariés manifestent leur indignation devant les locaux de la radio et, dès le lendemain, la direction d’Europe 1 enclenche une nouvelle procédure de licenciement tandis que Kamel A., devançant de quelques heures la décision de la CFTC, renonce à ses divers mandats syndicaux.
Je le voyais quasi quotidiennement, il était même là avant moi, le matin ! Je le croisais à la cantine, au restaurant d’entreprise.
Fin de l’histoire ? Non.