Dans la classe de seconde Production conception mécanique (PCM) de Fontaineroux, certains élèves n’ont pas choisi d’être là. Âgés d’à peine 14 ou 15 ans, rares sont les collégiens qui se découvrent en fin de troisième une vocation de mécanicien, d’assistant manager, de cuisinier ou de convoyeur de fonds. Ils auraient voulu aller en générale ou apprendre un autre métier, pas l’usinage ni l’outillage. Ils viennent parce qu’ils sont inscrits, parce que les parents veillent, parce que l’année commence. Mais dans quelques semaines, quelques mois, ils risquent de déserter. Et de devenir ces décrocheurs que l’institution nomme parfois pudiquement les « sortants ».
Les chiffres de la DEP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) peuvent assommer les plus optimistes. Les «sorties » en première année de voie professionnelle concernent près d’un élève sur cinq en CAP, et un sur dix en seconde professionnelle. En revanche, en fin de seconde professionnelle, les décrocheurs sont plus rares. La plupart de ceux qui passent le cap de la seconde pro s’accrochent et passent leur bac. 82,2 % des candidats en pro l’ont obtenu cette année. Pour les équipes pédagogiques, ce sont donc bien les premiers mois de la seconde professionnelle qui sont déterminants.
Le bac professionnel fête cette année ses trente ans. Le 29 janvier 2016, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a prononcé à cette occasion un grand discours. Elle a vanté ce