Déjà cinq journées au compteur de Jean, cet étudiant en deuxième année de médecine qui s’est déclaré volontaire pour aider pendant la pandémie. Sur Les Jours, on a découvert Jean (son prénom a été modifié) rongeant son frein en attendant de démarrer son boulot de « faisant fonction d’aide soignant »
L’hôpital parisien où Jean effectue sa mission d’aide-soignant n’est pas saturé et la question de l’approvisionnement en masques, charlottes et surblouses semble s’arranger : « On s’adapte au jour le jour pour le matériel, on n’a jamais le même. » Mais dans l’unité « soins critiques » qu’a rejointe Jean
Je suis dans une bande d’infirmiers un peu de gauche. Ils étaient contents de la prime mais ils veulent surtout être revalorisés.
Jean s’est aussi frotté au quotidien désargenté des infirmiers et aides-soignants. « Le coup de la prime de Macron, ça a pas mal parlé. Je suis dans une bande d’infirmiers un peu de gauche. Ils étaient contents de la prime mais ils veulent surtout être revalorisés, être augmentés de base. Celui avec qui je suis en binôme en est à sa douzième année, il touche moins de 2 000 euros. » La cantine exceptionnelle, en l’espèce des plats fournis par des chefs auxquels le personnel hospitalier a droit actuellement, ne changera rien aux revendications : « Deux semaines que je mange Lenôtre à l’hôpital, ouais, je suis un mec comme ça. Pas mal, mais on commence à se lasser », sourit Jean.
L’épisode Covid n’a pas, pour l’instant du moins, suscité de vocation chez Jean qui ne sait pas encore quelle spécialité il choisira, même s’il « aime bien tout ce qui touche au cancer » : « Je trouve ça intéressant scientifiquement. » En deuxième année de médecine, il a encore le temps de se décider : les fameuses ECN (pour « épreuves classantes nationales »), qui décident du sort des étudiants, de leur spécialité et de leur ville d’exercice, sont pour la sixième année et elles sont en cours de réforme.