Qu’est-ce qu’il raconte, Emmanuel Macron ? C’est vrai ça, depuis qu’il a donné à manger aux journalistes en se livrant à sa première interview télévisée cinq mois après son élection, qu’est-ce qu’il raconte, l’autoproclamé maître des horloges, Jupiter, le CEO de la France ? On ne sait pas, on ne sait rien. Ce qu’on sait, c’est que c’est lui qui la raconte, son histoire. C’est une chanson de geste que diffuse l’Élysée, c’est un album de Tintin permanent – ou de Martine, c’est selon : Tintin à Abu Dhabi, Tintin commémore le 11-Novembre, Tintin à Clichy-sous-Bois, Tintin reçoit le Premier ministre libanais Saad Hariri, Tintin envoie des textos à ses équipes à 2 heures du matin, Tintin ne dort jamais, Tintin est partout.
On a connu des présidents – souvenez-vous, Nicolas Sarkozy – dont la proximité avec les médias suffisait à effacer les bourrelets à la une de Paris Match. Rien de tout cela avec Emmanuel Macron, ce serait tellement vulgaire, lui fait mieux : il est son propre média. Point de bourrelets (et lesquels, d’abord ?) à gommer dans le dernier numéro de Paris Match qui consacre 18 pages au président de la République, 19 avec la une : les images sont fournies par Bestimage, l’agence photo de Michèle Marchand – « Mimi » de son surnom dans le métier – qui « a un contrat d’exclusivité moral » avec les époux Macron. L’aveu, benoît, est de Sylvain Fort lors de la campagne présidentielle.