Canal+ : et plan, dans les dents !

Mais c’est Noël ou quoi ? Après le meilleur de la Ligue des champions, après un bon bout de Ligue 1, après quelques morceaux de choix de la Ligue Europa, Canal+ s’offre un accord avec Disney. Pour des films produits par Mickey que la chaîne diffusera en prems (des dessins animés genre Le Roi lion et des longs-métrages avec des gens à super pouvoirs en slip moulant et à bitoniaux laser, style Avengers et Star Wars) et pour la distribution en France du service de streaming Disney+, dont l’étendue du catalogue proposé fait flipper toutes les plateformes concurrentes depuis son récent lancement aux États-Unis. « La force est avec nous », s’est même rengorgé le patron de Canal+, Maxime Saada, sur Twitter. La force, on ne sait pas, mais comme dirait l’autre, avec Max, les syndicats de Canal+ ne sont pas. 

Ils ont rendu lundi un avis unanimement défavorable – mais purement consultatif – sur le plan de départs volontaires (PDV) qui frappe quasiment 20 % des effectifs du groupe en France, soit 492 personnes, dénonçant notamment de « nombreuses zones d’ombres et imprécisions » ainsi que « le manque de justifications économiques » du PDV, qui « risque d’accélérer la fuite de nos talents et d’aggraver l’état de démotivation profonde de la plupart des équipes ». Un avis rude accueilli, selon un des participants, « par un silence total de la direction, aucun commentaire, aucune réaction, alors que c’est le plus gros plan de l’histoire de Canal, c’était lunaire ! ». Pour forger leur décision, les organisations du personnel se sont appuyées sur un copieux et méticuleux rapport conçu par le cabinet Tandem que Les Jours se sont procuré. Et il envoie du pâté, ce rapport. Telle cette conclusion : « Le plan est un projet risqué alors que les enjeux liés à la masse salariale sont finalement limités. »

Un « confidentiel » surmonte chaque page elle-même barrée, en gros et au milieu, du nom de son récipiendaire, histoire que le rapport ne fuite pas (bon, ça, c’est raté). Beaucoup de précautions car Tandem fait des bûchettes du plan de départs volontaires (PDV) de Canal+. Napalmisé, le PDV, et inquiétant tant pour les salariés qui ont décidé de partir que pour ceux qui vont rester. Le rapport a été certes commandé par les élus du personnel mais en plusieurs centaines de pages