Une semaine après la présidentielle américaine, militants et sympathisants progressistes dissèquent l’échec de Kamala Harris. Saignant.
Petit, mon grand-père me collait devant des westerns et des séries policières américaines bien trop violentes pour mon âge. À l’adolescence, ce traumatisme s’est changé en obsession pour le grunge de Seattle, puis pour le rap de la côte ouest, depuis longtemps passés de mode. Aujourd’hui basé à Atlanta, dans le sud-est du pays, je balade mon carnet de notes d’un État à l’autre à bord de ma Ford Escape cabossée, qui finira bien par rendre l’âme.
J’ai gardé une fascination, à la fois inquiète et optimiste, pour un pays capable du meilleur comme du pire. En mesure de produire des esprits brillants et des technologies qui révolutionnent le monde tout en laissant ses propres enfants mourir sous les balles lors d’une tuerie de masse. Pour divers médias francophones, je tente de raconter une nation au bord de la sécession, où tout le monde est à cran, à l’aube de l’une des élections les plus cruciales de ce début de siècle. En jeu : le retour au pouvoir d’un candidat multicondamné, à l’origine d’une véritable insurrection en janvier 2021, et qui promet à son camp de ne plus avoir « besoin de voter » s’il est réélu.
Une semaine après la présidentielle américaine, militants et sympathisants progressistes dissèquent l’échec de Kamala Harris. Saignant.
Dans le bastion conservateur de Newnan, les trumpistes jubilent pendant que les électeurs de Harris, accablés, anticipent les quatre années à venir.
Même dans les universités « historiquement noires » d’Atlanta, la démocrate peine à séduire. Certains jeunes afro-américains lui préfèrent même Trump.
Les Amérindiens, dont le vote est crucial dans ce swing state, sont historiquement démocrates. Mais certains sont sensibles aux arguments de Trump.
Dans cet État conservateur, les classes populaires blanches sont minées par la pauvreté et les drogues dures. Ni Trump ni Harris ne représente un espoir.
L’État redoute des heurts en cas de défaite de Trump. Or le scrutin promet d’être serré et le nouveau décompte manuel des voix va retarder les résultats…
Le racisme du candidat républicain ne rebute pas les Hispano-Américains de Floride. Mais l’espoir de faire basculer l’État grimpe chez les démocrates.
Après une nouvelle tentative d’assassinat « apparente » contre le candidat républicain, la tension monte d’un cran dans la campagne électorale.