Si Alexandre Benalla s’est montré particulièrement loquace au cours de la semaine écoulée, Vincent Crase préfère pour l’instant garder le silence. Depuis sa mise en examen le 22 juillet pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « port prohibé » d’un Glock lors de la manifestation du 1er mai, l’homme de 45 ans n’a pas prononcé la moindre parole publique. Le texto que nous lui avons envoyé est resté sans réponse. Seules ses déclarations devant la justice, révélées par Le Monde le 1er août, donnent une indication sur ses motivations et sa ligne de défense. Vincent Crase confirme s’être rendu à la manifestation à la seule invitation de son ami Alexandre Benalla, pour « découvrir le maintien de l’ordre version police ». Il justifie son action, place de la Contrescarpe, par son « ADN de gendarme » mais se défend d’avoir été « violent ». Comme Alexandre Benalla, Vincent Crase est désormais visé par une nouvelle enquête judiciaire concernant trois interpellations au Jardin des plantes, plus tôt dans la journée.
Certes, Vincent Crase est davantage gendarme que policier. Mais pas à plein temps. D’abord réserviste dans l’armée de l’air à partir de 1996 – il y a fait son service militaire –, il bascule vers la gendarmerie en 2008, comme capitaine de réserve dans l’Eure, son département de résidence. C’est là qu’il fait la connaissance d’Alexandre Benalla, dont il dirige le stage de formation en 2009.