Il faut bien s’occuper quand on est président de la République contraint, par une cohabitation aussi amicale soit-elle, à la ramener un peu moins qu’avant, du temps béni où on disposait d’un semblant de majorité. Alors pourquoi pas une crise internationale ? C’est distrayant et ça fait, par tradition, partie du domaine réservé de l’hôte de l’Élysée. Au pire, on mettra tout sur le dos des journalistes qui l’ont large. C’est l’incroyable histoire des menaces formulées par Emmanuel Macron à l’endroit d’Israël, qui en dit long à la fois sur ses compétences en matière de diplomatie internationale, au ras des pâquerettes, et sa conception du journalisme, celle d’un simple passe-plat, tout juste bon à copier-coller les communiqués de presse officiels.
L’affaire démarre le mardi 15 octobre au sortir du conseil des ministres que préside Emmanuel Macron. Son compte-rendu, comme c’est l’usage, est assuré dans la foulée par la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, chargée de résumer ce qu’il s’y est dit puis de répondre aux questions des journalistes. En vingt secondes, elle expédie la réaction du président de la République aux attaques répétées de l’armée israélienne contre les soldats et les infrastructures de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, installée depuis 1978 sur la « ligne bleue » qui fait office de frontière entre les deux pays :