De Londres
Et maintenant, ladies and gentlemen, sous vos yeux ébahis : des élections ! Oui, des élections législatives, le jeudi 12 décembre prochain. C’est là le dernier rebondissement d’Anarchy in the UK, le plus palpitant, le plus renversant, le plus fourmillant feuilleton du Brexit ! Vous avez loupé des épisodes, vous n’y comprenez plus rien ? Allez, on rembobine.
Cette fois, Jeremy Corbyn, le chef de file des travaillistes, ne pouvait plus reculer. Combien de fois les avaient-il demandées, depuis 2017, ces élections législatives anticipées ? Trente, cinquante, cent fois peut-être. Et pourtant lundi soir, il stoppe le Premier ministre Boris Johnson dans sa volonté d’organiser des élections le 12 décembre. « Pas d’élections législatives tant qu’une sortie sans accord de l’Union européenne n’est pas écartée », c’est devenu son gimmick, son éternel sermon de professeur, derrière ses petites lunettes rectangulaires.
![Jeremy Corbyn](/ressources/image/ep8-vote-date-elections-img-vote-date-elections-1.jpeg)
Mais le lendemain, mardi, pas de doute, Corbyn est coincé. Ses alliés habituels, les Écossais du Scottish National Party (SNP), mais aussi les opportunistes du parti libéral-démocrate allument la mèche. « L’Union européenne nous a accordé un report du Brexit [qui peut survenir jusqu’au 31 janvier, ndlr], et nous devons utiliser ce temps avec sagesse, articule avec gourmandise Ian Blackford, chef de file du SNP, cravate verte autour du cou