Tu préfères : ta mère ou ta mère, Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin, entrée-plat ou plat-dessert, Charles III ou Emmanuel Ier ? Avoir ta mère en guise de bras en mousse toute ta vie ou être poursuivi pour le restant de tes jours par des opposants à ta réforme des retraites ? Eh oui, vous mesurez soudain le poids qui pèse à être l’un et l’autre et ravalez enfin ce petit sourire narquois que vous avez affiché tout du long de la visite du premier monarque chez le second cette semaine. D’autant que, comme tempérait mercredi Christophe Barbier sur BFMTV, ça va : pour la virée française de Charles III, « on n’est pas au niveau de polémique de la visite du colonel Kadhafi » quand, en décembre 2007, convié par Nicolas Sarkozy, le dictateur libyen planta sa tente dans le parc de l’hôtel de Marigny. Pas faux, et même un peu en dessous, si l’on ose, du niveau de polémique de la visite du chancelier allemand Adolf Hitler en juin 1940, mais on s’égare. Bon alors, cette première visite d’État en France, à Paris et Bordeaux, de celui qu’il faut bien s’habituer à appeler le roi Charles (😢 the one and only Queen), ça donne quoi ? Est-il plus malin d’hériter de son roi comme les Britanniques ou de voter pour lui comme les Français ? En matière de kitscherie rococo, la France n’est-elle pas à la hauteur de la débauche de fastes servis lors du couronnement de Charles, que nous vous contions précédemment (lire l’épisode 17, « Breaking news : Charles se fait poser une couronne ») ? Autopromus grands chambellans des noblesses qu’elles soient de sang, comme les Windsor, ou de circonstance, comme les Lagardère, Les Jours font le match de nos bons rois.