Météo n’est pas climat et les températures élevées de ces derniers jours en France ne prouvent pas le changement climatique. En revanche, l’augmentation des phénomènes météo extrêmes partout dans le monde en est une manifestation (lire l’épisode 28, « Un nuage tout feu tout flamme »). Or nous vivons une époque où, le 30 juin, il tombe deux mètres de grêle à Guadalajara, au Mexique. Et où, la veille, la marche pour le climat organisée en Côte-d’Or entre les communes de Chaux et Bouilland est annulée… à cause de la canicule. Une défaite pour le militantisme à jeu de mots. Émoji triste.
Et pourtant, les climatosceptiques ne sont pas (tout à fait) morts. Valeurs actuelles leur a ouvert ses colonnes la semaine dernière (non, on ne met pas de lien), sous une couverture à la manchette subtile : « Les charlatans de l’écologie ». En mars, Élisabeth Lévy, patronne de Causeur, balançait : « La menace climatique existe. Mais si elle était aussi mortelle et imminente que ce que l’on nous dit, l’armée patrouillerait déjà dans nos rues pour nous imposer une quasi-abstinence énergétique. » Et paf, rep a sa, militant écolo ! Le producteur de E=M6 Mac Lesggy et le chantre du transhumanisme Laurent Alexandre ont, eux, identifié de nouveaux adversaires. Le premier, relayant sur Twitter un article du Monde intitulé « Éco-anxiété, dépression verte : les Français gagnés par l’angoisse climatique », estimait récemment que « Les #marchandsdepeur et les collapsologues ont bien travaillé ». Quand le second affirmait que « les ayatollahs verts collapsologues apocalyptiques vous cachent les bonnes nouvelles ! ». Car si le concept d’effondrement et la « discipline » qui s’y intéresse, la « collapsologie » (lire l’épisode 1, « La fête est finie »), font recette, leurs critiques aussi, qu’elles soient historiques, philosophiques ou politiques. La rançon du succès, explique Corinne Morel Darleux, conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. « Depuis quelques mois, des critiques intéressantes émergent, comme celle de la revue belge Barricade, très argumentée et respectueuse du débat politique, qui s’éloigne des invectives et des amalgames. » Ce qui n’est pas le cas de toutes. Tour d’horizon.
Écartons d’abord les raccourcis réactionnaires comme ceux cités ci-dessus, émanant de commentateurs pour qui changement climatique, extinction de la biodiversité, acidification des océans ou épuisement des sols ne sont pas des problèmes majeurs