Un mystère plane autour de la genèse de la communauté Saint-Martin. Resté à sa tête de la création en 1976 à 2004, un an avant sa mort, l’abbé Jean-François Guérin a laissé peu de traces : ni livres ni mémoires
Jean-François Guérin naît en 1929 dans la petite ville de Loches, en Indre-et-Loire, dans une famille de charcutiers. Jeune séminariste brillant, diplômé d’une licence de théologie à l’université pontificale grégorienne de Rome, il est ordonné prêtre en 1955. Il est tour à tour vicaire à la cathédrale et aumônier en lycée public. Lorsque vient le concile Vatican II (1962-1965), qui réforme la liturgie de l’Église catholique et reconnaît la liberté religieuse, il entre en conflit avec l’archevêque de Tours, Mgr Louis Ferrand. « Il s’est frité avec son évêque, qui était à fond pour l’Action catholique ouvrière à l’époque », affirme le père Florian. Créée en 1950, l’Action catholique ouvrière s’inscrit plutôt dans le pôle de gauche de l’Église. L’abbé Guérin, lui, est à l’autre bout du spectre.
Il mène la fronde avec un autre abbé du diocèse, Charles Eynard de Monteynard.