À Clichy-Sous-Bois, en plein cœur de la Seine-Saint-Denis, la cuisine scolaire qui alimentait les collèges alentours a repris du service dans l’urgence le 1er avril. Les établissements scolaires n’ont pas rouvert, ce département de l’Est de Paris est toujours confiné, comme la France entière. Mais de nombreuses familles peinent à se nourrir dans une économie à l’arrêt, alors le conseil départemental comble les vides comme il peut. Une dizaine de salariés habituels de la cuisine se sont portés volontaire pour renfiler la charlotte et les surchaussures, d’autres viennent prêter main forte pour pour emballer et livrer quelque 3 000 repas par jour.
« Le confinement a entraîné beaucoup de difficultés pour les associations qui assurent habituellement les distributions alimentaires, explique Matthieu Geraads, le directeur des projets au conseil départemental de Seine-Saint-Denis, alors que dans le même temps, la demande est forte en ce moment. Comme dans tous les domaines, le département est au-delà des moyennes en terme de pauvreté. » Ici, la crise sanitaire a des conséquences économiques directes : 28 % des habitants de la Seine-Saint-Denis vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Insee, contre 15 % pour l’ensemble de la France métropolitaine. Ces habitants dépendaient déjà pour certains de l’aide alimentaire
C’est triste quand même, on doit leur poser leur repas sur un sac poubelle par terre… Mais au moins, on est là, alors que plein de petites associations ne le peuvent plus.
C’est le cas de la Soupe de Rachida, une association de Drancy qui distribue des repas chauds deux fois par semaine aux SDF de Seine-Saint-Denis et de Paris, en plus de servir d’intermédiaire pour leur trouver des habits ou de quoi rester au chaud la nuit.