Rarement traitement putatif aura été autant porté aux nues que l’hydroxychloroquine, commercialisée en France sous le nom de Plaquenil, un antirhumatismal. Son principal promoteur, le charismatique et très politique professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection, n’a pas hésité, en février, à annoncer dans une vidéo que la molécule sonnerait la « fin de partie » pour le Covid-19. Un mois plus tard, le président des États-Unis affirmait qu’elle était peut-être « un don de Dieu ». Et le 9 avril, Emmanuel Macron en personne se rendait ostensiblement à Marseille afin de montrer son intérêt pour la salvatrice molécule.
Cette popularité confine en France à la ferveur religieuse
Savoir si un traitement fonctionne contre le virus Ebola, qui tue un malade sur deux, est par comparaison facile, explique-t-il : il suffit de l’administrer à une poignée de patients pour voir s’ils guérissent ou pas.