Cela se passe au 4e bureau, l’une des salles de réunion du Palais-Bourbon. Danièle Obono, ainsi qu’un autre député de La France insoumise, Ugo Bernalicis, élu dans le Nord, sont les hôtes. On reconnaît les quelques visiteurs du dehors à leur badge jaune plastifié, clippé à leur veste. Militants, experts (ou les deux), ils font partie de ceux qui, pendant la campagne présidentielle, se sont portés volontaires pour rédiger une quarantaine de « livrets thématiques » – sur les migrants, les droits LGBT, la justice… – qui déclinaient « L’avenir en commun », du nom du programme de La France insoumise. Cette matinée d’échanges où tout le monde se tutoie raconte bien la méthode singulière du mouvement. Obsédée par la circulation des idées et des propositions entre l’intérieur du Parlement et l’extérieur, Danièle Obono me précisera l’intérêt de ces va-et-vient : « Les livrets rédigés pendant la campagne permettent d’anticiper les grands projets de loi et facilitent le travail des collaborateurs. On peut utiliser cette matière ici, à l’Assemblée, en s’appuyant sur la production des copains. Et puis aussi voir comment ça se traduit dans le mouvement, en actions sur le terrain. » À côté des « copains », les deux nouveaux députés, bien déterminés à rendre leur mandat utile, sont accompagnés de leurs collaborateurs parlementaires, ordinateur ou smartphone devant eux, aux aguets pour transformer ce travail citoyen en amendements ou en propositions de loi.
Les recommandations précises issues des « mobilisations citoyennes » alimentent le boulot des parlementaires, qui, lui, rejaillit sur les Insoumis.