Les Insoumis sont à l’offensive. Regonflés cet été par l’affaire Benalla (qui, selon Danièle Obono, a aussi bien « montré le sentiment de surpuissance » de Macron que « délégitimé les députés de la majorité »), ils reviennent de leur université d’été qui a rassemblé, du 23 au 26 août, plus de 3 000 personnes à Marseille – d’après les chiffres de La France insoumise. Jean-Luc Mélenchon y a beaucoup parlé environnement (quelques jours avant la démission du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot) et a tendu la main aux autres composantes de gauche, pour élargir sa base. Je retrouve Danièle Obono, que j’avais suivie plusieurs mois dans sa vie de députée d’opposition, dans sa permanence de parlementaire, située dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Il est 15 heures et, comme à son habitude, elle n’a pas pris le temps de manger. Elle se fait réchauffer un plat vite fait, tout en répondant – longuement – à mes questions sur la rentrée politique. Après dix jours de vacances, elle est à bloc.
Que pensez-vous de la démission de Nicolas Hulot ?
C’est un geste politique important qui déstabilise le gouvernement. Je me souviens que l’une de nos dernières questions à l’Assemblée lui a été adressée et c’était, en gros : « Mais à quoi vous servez ? » On est clairement opposés au gouvernement sur les questions sociales, on considère que c’est un gouvernement de droite, mais sur certains sujets –l’environnement, la PMA, les violences sexistes, par exemple –, il peut y avoir quelques points de convergence. C’est ce qu’on a essayé de faire avec Nicolas Hulot sur la loi sur les hydrocarbures, le glyphosate ou l’huile de palme. On était prêts à coopérer pour gagner des petites choses et on l’aurait célébré, comme, par exemple, la fin de Notre-Dame-des-Landes, qui est une victoire de la mobilisation militante. Mais il n’y a rien d’autre. Finalement, même sur des petits trucs, on n’obtenait rien. C’était clair qu’Hulot ne gagnait aucun arbitrage. Il est sorti en bout de course après avoir avalé beaucoup de couleuvres. On peut enrober ça comme on veut, c’est un constat d’échec. Cela confirme notre analyse : nous avons un gouvernement de lobbyistes, productiviste, qui n’a aucune conscience des enjeux liés à l’écologie.

Pour les Insoumis, c’est quoi l’écologie, dont Jean-Luc Mélenchon a beaucoup parlé lors de votre université d’été à Marseille ?
Nous, notre vision est globale, structurelle, on ne se contente pas de repeindre en vert quelques slogans.