L’élastique derrière une oreille puis derrière l’autre. Ajustement depuis le menton jusqu’au nez (inclus). Vous voilà masqué, on ne touche plus à rien. Trois heures après, maximum quatre, on jette et on recommence. Une oreille puis l’autre, menton jusqu’au nez, pas touche. Oreilles, menton, nez, pas touche. Ce lundi 11 mai, en même temps que s’ouvre, avec le déconfinement, la saison 2 du coronavirus, des millions de personnes vont devoir inaugurer cette combinaison de gestes. Et afficher à la face de millions d’autres visages tout aussi dissimulés ce double symbole de l’épidémie mondiale et de la défaillance du gouvernement : le masque.
Avant que les gestes deviennent un rituel, il y aura des ratés, des masques touchés en permanence, d’autres masques baissés sur la gorge offerte au virus, mais en ce jour de déconfinement où nous devons, comme dirait un certain Président, « enfourcher le tigre », la question, lancinante, est devenue brûlante : y a-t-il des masques ? Une question dont la brûlure est devenue tellement forte au fil de la semaine dernière, et des sujets dans les médias faisant état de Français n’arrivant pas à mettre la main sur le moindre masque ou alors au prix d’efforts surhumains, que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, en charge du dossier des masques au ministère de l’Économie, ont tenu conférence de presse commune vendredi 8 mai. Et devinez quoi ? Tout va bien.