«On était une radio généraliste ; on s’est transformé en radio d’opinion ; aujourd’hui, on est devenu une radio de propagande. » La même formule revient dans la bouche de plusieurs journalistes d’Europe 1 qui définissent ainsi en trois actes le destin de leur radio. Autrement dit : la période d’avant Vincent Bolloré ; la mise sous tutelle par CNews entamée au printemps 2021 avant même le rachat du groupe Lagardère par le milliardaire et, désormais, le beugloir quotidien de Cyril Hanouna (lire l’épisode 11, « L’empire Bolloré : les ondes incarnées du RN ») , promouvant chaque jour deux heures durant l’union de la droite avec le Rassemblement national (RN) et dézinguant avec la même constance le Nouveau Front populaire (NFP). Il fallait l’entendre, ce mardi 25 juin, poser au député socialiste Arthur Delaporte, investi par ce même Nouveau Front populaire, cette question très ingénue (ça veut dire totalement teubé, cher Cyril) : « C’est pas une menace, le NFP ? » Puis ne pas l’en laisser placer une et le clouer à son tableau de chasse : « Pour les Français, c’est vous qui menacez les Français. »
Au bout de presque deux semaines d’On marche sur la tête, du nom de ces deux heures annexées par Cyril Hanouna sur Europe 1, notre constat est définitif : oui, il vaut mieux être sourd que d’écouter ça. Mais pas question que nos portugaises aient saigné en solitaire.