Mi-janvier, un certain Jean-Jacques Urvoas mettait en garde ses collègues députés : Il faudra veiller à ce que les procédures gloutonnes existantes dans l’état d’urgence ne viennent pas dévorer le droit commun des libertés.
(lire l’épisode 8, « L’état d’urgence ne sert plus à rien ») C’est pourtant le même Urvoas qui bénit le festin cette semaine à l’Assemblée nationale. Aux côtés de Bernard Cazeneuve et Michel Sapin, ses collègues de l’Intérieur et des Finances, le désormais ministre de la Justice défend le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale
. Le texte doit être adopté en procédure accélérée, alors que l’état d’urgence a été reconduit quinze jours plus tôt (lire l’épisode 10, « État d’urgence : vous en reprendrez bien pour trois mois ? »).
Vendredi 26 février, le Défenseur des droits Jacques Toubon dressait un bilan très critique des trois mois écoulés : perquisitions musclées devant les enfants, assignations à résidence particulièrement pénalisantes
fondées sur des dénonciations calomnieuses, et autres comportements irrationnels
, comme des licenciements de salariés trop barbus. Opposant déclaré à ce projet de loi antiterroriste, Jacques Toubon a pris un certain plaisir à ressortir la pas-si-vieille-phrase du garde des Sceaux sur les