L’hémicycle est plein. Quelques sénateurs lisent la une du Monde consacrée aux comptes offshore de proches de Marine Le Pen. D’autres consultent discrètement téléphone ou tablette. Mais la plupart sont attentifs pour cette dernière discussion sur le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, après trois journées et soirées dédiées à l’examen des articles, la semaine dernière. Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas prend le micro. Le vote solennel vient de se terminer. 299 sénateurs ont approuvé le projet de loi du gouvernement dont l’intitulé exact est « lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale », dans une version plus sévère que celle adoptée à l’Assemblée. 29 ont voté contre, tout le groupe communiste et huit des dix écologistes. Nous nous sommes opposés à l’état d’urgence, nous ne pouvons voter un texte qui introduit dans la loi certains de ses principes
, a expliqué la sénatrice EELV Esther Benbassa qui, avant son intervention en séance, était allée faire un petit tour à un rassemblement qui réclamait, devant le jardin du Luxembourg, la fin de l’état d’urgence.
Jean-Jacques Urvoas remercie le Sénat pour l’écoute
et le président de la commission des Lois pour son attention bienveillante
; il relève un climat d’unité
, malgré quelques désaccords
. Et espère que cela continuera en commission mixte paritaire qui doit faire les derniers arbitrages.