Jaimie Branch, Fly or Die Fly or Die Fly or Die ((world war)) (International Anthem, 2023)
Semaine après semaine, cette chronique musicale marche sur un fil qui essaye de mêler le méconnu et le très populaire, le proche et le lointain, le futur et le passé. Surtout, il faut que les deux œuvres choisies se répondent d’une façon qui a du sens – même si ce sens est parfois à peine plus qu’une sensation. Dans ce processus de choix frustrants, de rapprochements bizarres et d’évidences, il y a des disques qui ne trouvent pas leur place alors qu’ils la méritent mille fois et souvent bien plus que des albums pas forcément mémorables mais qui sont mieux tombés – coucou Daft Punk (lire l’épisode 14, « Daft Punk et Company Flow, en crise de manque »). Parmi ces sorties laissées de côté en 2023, il y a un album qui me tient particulièrement à cœur : le troisième et dernier long format de la trompettiste américaine Jaimie Branch, qui porte le nom à tiroirs de Fly or Die Fly or Die Fly or Die ((world war)). C’est tout un programme, malheureusement posthume car celle qui était surnommée « Breezy » est morte d’une surdose d’opioïdes le 22 août 2022 à l’âge de 39 ans. Une victime de plus de ce drame sanitaire qui a bousillé tant de vies aux États-Unis.
On a déjà parlé de Jaimie Branch dans cette chronique en 2019 (lire l’épisode 19 de la saison 1, « Jaimie Branch rebranche John Lurie »). À l’époque, elle et son trio sortaient leur deuxième disque,