Kali Uchis, Orquídeas (Geffen Records, 2024)
Voilà un disque un peu agaçant, parce qu’il arrive chaque fois à sauver ses fesses par des pirouettes intrigantes au milieu des gimmicks faciles et parce qu’il renouvelle sensiblement l’aura de son autrice, la toujours curieuse Kali Uchis, en incontournable de la pop globalisée d’aujourd’hui. Orquídeas est en même temps le quatrième album de la chanteuse née pas loin de Washington il y a 29 ans, son deuxième chanté uniquement en espagnol et son long format le plus réussi depuis son apparition en 2012 avec une surprenante mixtape bricolée maison, Drunken Babble. C’est surtout un album d’affirmations multiples : de son statut de superstar capable de franchir les barrières du marketing réducteur des maisons de disques, de la transformation du monde de la musique en marchés où la question de la langue n’est plus une barrière stricte et de femme qui regarde beaucoup vers les grandes figures de la musique latino d’hier, qui se sont justement heurtées aux plafonds de verre que Kali Uchis fait valser aujourd’hui.
Jusqu’ici, elle était connue par trois cercles d’auditeurices qui ne faisaient que se frôler. Le premier est constitué des geeks de la musique qui ont vu en elle, au début des années 2010, une figure capable d’emmener ses chansons percutantes très loin, sans rien perdre de son indépendance d’esprit. C’était l’époque de