Billie Eilish, Hit Me Hard and Soft (Darkroom/Interscope Records, 2024)
On a fini par oublier que Billie Eilish n’a que 22 ans, qu’elle est née après le 11 septembre 2001 et la mort de Napster, parce qu’elle a littéralement grandi devant nos yeux depuis son surgissement en 2017 avec le titre Ocean Eyes. Sa discographie raconte exactement cette marche en avant de presque adulte à jeune femme : son premier album d’ado gothique en 2019 (lire l’épisode 29 de la saison 1, « Billie Eilish à une touche de « Keyboard Sounds » »), un deuxième qui racontait le prix de la célébrité, puis un troisième sorti il y a peu, Hit Me Hard and Soft, où elle semble faire le tri de ses pensées en mode « ça, je garde», « ça, ça dégage».
En façade, le système est le même depuis toujours chez la Californienne qui a grandi à l’ombre d’Hollywood : elle travaille en chaussons à la maison, avec son frère Finneas O’Connell qui s’est fait un nom de producteur en construisant pour elle un univers synthétique de chambre-refuge où la voix