Sages comme des sauvages et Fabulous Trobadors, agit-proche

Sages comme des sauvages, Maison maquis (Capitane records, 2024)

Est-ce qu’on a fait exprès, à la veille du premier tour des législatives anticipées, de choisir un disque qui célèbre en même temps les rencontres musicales et la France qui s’amuse loin des grandes villes ? Tout à fait, mais pas que. Car Maison maquis, le troisième album du duo Sages comme des sauvages, est surtout un vrai bon disque qui respire et dégoupille des mots entêtants qui dureront sûrement.

Sages comme des sauvages, c’est Ava Carrère et Ismaël Colombani, couple à la ville rapproché par la musique. Lui a commencé dans le post-rock tendance punk et industriel, au sein des groupes Vitas Guerulaitis et Miss Goulash. C’était la scène lyonnaise des années 1990 et 2000, autour de collectifs furieux comme Bananas at the Audience ou Kabu Ki Buddah – Ismaël Colombani jouait du violon et de plein d’autres trucs, avant de partir en balade à travers l’Europe. Il aurait pu croiser Ava Carrère à Berlin, où elle testait son diplôme des Beaux-Arts dans les cabarets trash de la même période. Les deux étaient fait·e·s pour s’entendre, il et elle en ont fait un enfant qui apparaît sur la pochette de ce nouvel album du groupe qui les unit depuis 2015. Leur premier, Largue la peau, était déjà une curiosité qui jouait des musiques contradictoires : musette argentin, bourrée créole ou hip-hop de la montagne, avec comme pilier majeur le maloya de la Réunion.