Nick Cave, Wild God (Pias, 2024)
Quel chemin que celui de Nick Cave, 66 ans aujourd’hui, qui nous raconte depuis le début des années 1980 le film de sa vie compliquée, mise en chansons avec une foi en la beauté de l’humanité qui dépasse tous les doutes. Et pourtant, il en a connu des creux et des chutes : beaucoup d’amours brisées et trop de drogues, surtout, jusqu’à la mort de deux de ses fils en 2015 et 2022. Le premier et le plus proche, Arthur, est tombé à 15 ans du haut d’une falaise près de Brighton, quand le second, Jethro, a été retrouvé mort chez lui en Australie, entre deux séjours en prison et une tentative pour soigner sa schizophrénie. Nick Cave a sombré mais il n’a jamais arrêté d’enregistrer de la musique, livrant une série de disques blafards et peuplés par le vide (Skeleton Tree, Ghosteen, Carnage) puis un live solitaire (Idiot Prayer) qui laissaient de côté la délicate puissance de son groupe de toujours, The Bad Seeds, pour s’enfermer avec le seul Warren Ellis, homme à tout faire et motivateur patient.
Ce long arc musical du deuil